Installation : Emma Bourgin, Narguer l’hiver,
Vitrail #8, Ainsi parlait Râ, 2022, papier et cire d’abeille,
Tentatives de capture du soleil, 2009-2022, vidéo,
Coup de chapeau, 2022, cire d’abeille, 20 x 20 x 25 cm.
« La cire d’abeille est un matériau rare chez les artistes. Elle apparaît liée au processus créatif dans l’histoire de la sculpture – esquisses et petits modèles –, puis avec le Land art, dans la redécouverte de matériaux naturels, aux côtés du pollen, du lait, du riz. « Les éléments organiques sont les miens… Pour moi la nature et la beauté sont une seule et même chose… Mon art c’est d’y participer », écrit l’artiste allemand Wolfgang Laib.
C’est le même désir qui pousse Emma Bourgin à utiliser la cire qu’elle découvre en 2012 à l’occasion de son diplôme à l’École supérieure des arts et médias de Caen. Interpellée par les mots d’Yves Klein qui fait du ciel une zone de « sensibilité picturale », la cire est pour elle une zone de « sensibilité matérielle », un matériau dont la particularité est d’être organique et vivant. Fascinée par cette matière à la fois couleur, odeur, lumière, elle l’emploie dans ses interventions, l’explorant à travers toutes ses spécificités : « La cire se fait peau et recouvre tout sur son passage, elle est sans limite ; elle rencontre pierres, tasseaux, rebuts, sols et murs ; en les recouvrant, elle les révèle et les fait siens … elle ne peut s’empêcher d’aimer en brûlant » (Emma Bourgin).
Son intervention à la Galerie Saint-Séverin est inspirée du soleil. Vénéré dans toutes les civilisations, celui-ci métamorphose chaque matière. Un rideau de cire Vitrail se déploie dans l’espace de la vitrine. Sa fragilité et sa transparence laissent voir sur des feuilles de papier imprégnées de cire, des phrases de « Ainsi parlait Zarathoustra » de Nietzsche. […]Une vidéo projection « Tentatives de capture du soleil », projetée au dos vient éclairer le rideau de cire. Collection de l’artiste depuis 2009, ces extraits filmés tentent de saisir le soleil à différentes heures de la journée. « Capturer le soleil est un défi. Un artiste est provocateur dans ses choix. Il désire toucher non seulement la matière, mais aussi les autres, lui transmettre ses émotions ». (Emma Bourgin)
L’irradiance au cœur de l’œuvre d’Emma Bourgin est indissociable d’une certaine manière d’éprouver le monde et d’expérimenter ce qui nous dépasse. Ici en face de l’église Saint-Séverin, la question du soleil et de la lumière renvoie à la révélation, partie prenante d’une démarche humaine autant que mystique. »
Angéline Scherf, commissaire – décembre 2022
Éléments biographiques sur Emma Bourgin
Emma Bourgin, née en 1989, est une artiste française qui vit et travaille à Paris.
En 2012, elle obtient son diplôme à l’École supérieure des arts et médias de Caen. En 2013, elle est lauréate du prix Michel Journiac et réalise sa première exposition personnelle à la Galerie du Haut-Pavé.
En 2016, elle réside trois mois au Centre d’art contemporain à Le H du Siège à Valenciennes, ce qui lui permet de développer un travail in situ.
En 2019, invitée par le centre d’art Les Tanneries (Amilly) elle effectue une résidence-mission à l’EHPAD La Clairière. Elle y travaille autour de la notion de réenchantement à travers la mobilisation des 5 sens.
Elle collabore régulièrement avec le jardinier paysagiste Léonard Nguyen Van Thé avec lequel elle est lauréate de l’AMI « Mondes nouveaux » en 2021. Elle expose à la Maison des arts plastiques de Chevilly-Larue au printemps 2022.
Retrouvez-la sur son site www.emmabourgin.wix.com/emma
et sur Instagram emmabourgin_artiste
Messages
1. Emma Bourgin. Narguer l’hiver, 9 février 2023, 20:53, par Emma Bourgin
Bonjour M. Deuzème,
votre texte m’a été envoyé par l’une des membres actives de l’association Art, culture & foi qui gère la galerie Saint-Séverin.
Je suis très touchée par la justesse de vos mots sur mon travail.
Je vais partager le lien vers votre site !
Artistiquement,
Emma Bourgin