Pour saisir l’originalité de l’œuvre de Vincent Dulom, il faut commencer par cliquer et [**regarder une minute cette composition.*]
Une vibration étonnante, une pulsation.
En effet, c’est ce que l’on ressent principalement la nuit en regardant cette figure ronde suspendue sur un fond blanc immaculé et qui s’évanouit à partir de ses bords, le cadre de la galerie dessinant alors un monde de rigueur.
Cette installation minimale produite à l’occasion de la Nuit Blanche irradie, se dilate, attire, émet un halo d’ombre et de lumière, se modifie selon le déplacement du public, disparaît… Elle semble vivre selon sa logique propre.
L’artiste lui a donné un nom objectif sans poésie, son nom unique : « Posée 1011110810111101 2010-2013, 19 x 29,7 x 4,5 cm. Jet d’encre pigmentaire sur papier (tirage unique), planche de contreplaqué peinte en blanc sur la face supérieure, 21 x 29,7 x 1 cm. »
Cette œuvre pourrait tenir de l’art optique, mais elle est trop modeste et ne cherche pas à s’imposer dans son environnement.
Vincent Dulom est un peintre en quête du sublime. C’est aussi un penseur dans la lignée d’un saint Augustin, dont il a en commun l’exigence, la rigueur, et avec lequel il partage le goût de la simplicité. Le plan qu’il crée apparaît comme une sphère de lumière échappant aux lois du matériel.
Cette expérience visuelle prend une autre dimension durant le jour, quand les passants et le visiteur lui-même se reflètent dans la vitre, leur image diaphane marquée d’un point bleu étrange. La tache est stable dans un univers urbain qui bouge.
Magnifique dépouillement dont le titre (donné par le commissaire ?) est discrètement ambigu : entre deux choses, le ciel et quoi ? Une entrée dans le ciel, et lequel ?