Wangfei Qu
Lieu d’exposition : Claustra
Soudain vide…
Les paysages de Wangfei Qu sont vides.
Une infinité de ciel, d’eau, de terre…et soudain l’on découvre un humain, puis un autre, un peu comme des jouets abandonnés ou des pantins, ils sont assez raides, hiératiques, posés comme les cailloux qu’elle transforme en sculptures totémiques.
Ces petits personnages, extrêmement minuscules, perdus dans le théâtre du monde, ont alors une présence immense quand on les a découverts alors on ne voit plus qu’eux ; on les observe à la dérobée.
Le spectateur est un peu gêné devant ses grands paysages, il est presque abandonné, car les petits humains de la photo nous ignorent, ils semblent isolés, s’observent, parfois se scrutent, ne semblent pas communiquer entre eux, mais seulement avec cette nature majestueuse, grandiose et aussi terrifiante. c’est cela qui me touche dans les photographies de QU Wangfei
Annette Messager, mai 2009
Michaël Duperrin
Lieu d’exposition : Chapelles latérales
En son absence
« En 2005, ma grand-mère est tombée malade. La sachant à la fin de sa vie, j’ai voulu faire une dernière chose avec elle. Je lui ai proposé de l’accompagner à Lourdes, où elle avait fait le vœu d’aller en pèlerinage. Mais elle est morte avant la date que nous avions fixée pour cela. J’ai alors décidé d’aller à Lourdes, pour elle, avec mon appareil photo. En son absence est le creux du tombeau que je lui dresse. »
Devant la grotte les tensions des vivants s’expriment par leurs mouvements, leurs visages, leurs mains. Le noir et le blanc, la taille des photos sur de grandes toiles tendues accroissent la force des quêtes intérieures et anonymes. Un photographe témoin de l’émotion la plus profonde et parlant de la sienne aussi.
César Delgado Wixan
Lieu d’exposition : Crypte
Suaire
Le Saint Suaire de Turin porte la trace d’un corps supplicié sur un tissu dont l’origine pose question. Que sait-on de cet homme ? À quoi nous renvoie-t-il ? À la figure du Christ ?
En photographie, comme en peinture, il nous est présenté des figures, des portraits qui témoignent tout à la fois du sujet, de l’époque, de l’interprétation de l’artiste. Tout est construit selon des codes ou des intentions auxquels le visiteur est diversement sensible.
Mais quand il s’agit d’autoportrait, l’artiste va plus loin : il se livre aux regards des autres et prend le risque du dévoilement, de se mettre à nu.
César Delgado Wixan adopte cette démarche au sens littéral. À la manière de Bacon, la lumière creuse sa chair et lui permet de parler d’états psychologiques qui sont les siens.
C’est en fait sur le registre de l’abstraction et non de la figuration qu’il s’interroge et nous avec lui. À quels tumultes intérieurs, à quelle figure cette œuvre peut-elle nous renvoyer ?
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