On pourrait se trouver devant une imitation de devanture de grand magasin. Mais ici le plan d’étalage est souvent vide.
À l’arrière plan, un nom en forme de message : Allover, « tous amour(eux) », mis en espace et apparaissant à travers la vitre blanchie telle une carte de vœux.
Au premier plan, sur la vitre non pas un décor kitsh, mais une peinture blanche débordante, qui si elle était rouge, pourrait relever du cinéma d’épouvante.
Ou encore une photo médicale de fond de gorge !
Ce titre est un anglicisme qui résonne avant tout avec le mouvement artistique des années 50 : la peinture expressionniste américaine ayant comme caractéristique la volonté de sortir de l’espace de la toile. Ici, dans la vitrine, l’esprit de la peinture se poursuit au-delà du tableau par l’association de ces deux mots qui laisse apparaître le mot « lover ».
L’œuvre part donc toute entière de la citation des arts visuels, mais aussi du cinéma avec une calligraphie d’intertitre à la Godard.
Durant toute l’exposition, la vitrine, vide au départ, accueillera des objets de manière temporaires ou sera le cadre de saynètes jouées par l’artiste et ses amis, le tout étant filmé afin d’en faire une autre œuvre.
Si un visiteur recherche l’émotion, il faudra qu’il aille dans d’autres espaces parisiens. S’il veut appréhender le renouveau des avant-gardes à la française, qu’il revienne ici. En effet, dans cette intervention artistique, l’artiste nous fait un pied de nez. C’est un tableau en devenir, non défini entièrement à son origine mais pas facile à décrypter, une œuvre extrême d’une certaine manière.