L’an passé, ces mannequins à tête de vieillard étaient les locataires du claustra pendant quelques jours et avaient suscité des réactions parfois vives, V&D propose un éclairage partiel sur ces supports visuels de la performance en les considérant comme des sculptures d’un genre particulier.
Ces mannequins sont à la confluence de quatre courants esthétiques :
1) La récente tradition théâtrale des « Deschiens » et indirectement la référence à l’art brut
2) Le grotesque
3) Les formes nouvelles de sculptures de l’homme contemporain dont George Segal a été le précurseur dans les années 70
4) Le trash, ou « abject art » qui correspond à un courant marqué de l’esthétique contemporaine
Une confluence et non une simple filiation ou une imitation.
Des modes d’art contemporain que l’on trouve représentés largement dans tous les musées.
Dossier complet de V&D
1) La mise scène « Deschiens » et l’art brut
Les mannequins n’étaient pas une installation pérenne, mais fondamentalement des éléments de théâtre exposés. Il faut donc les relier à cet art
et notamment à la troupe des Deschiens cofondée par Jérôme Deschamps et Macha Makeïeff comédienne de formation mais aussi metteuse en scène de théâtre, plasticienne. Cette troupe est issue de la tradition du théâtre d’Antoine Vitez qui dans les années 70 et 80 faisait théâtre de tout avec minimalisme et engagement.
Les Deschiens, eux, parlent du caractère hétéroclite de l’humanité, et s’intéressent aux personnages décalés, à des êtres perdus et sur ce qui est défait dans leur vie. C’est avec humour et dérision, qu’ils ont voulu montrer le sublime existant aussi chez les déclassés sociaux, qui donnent à voir un regard autre sur le monde ordinaire, le nôtre. Dans leurs pièces, il y est souvent question de perte, d’absence mais pas de mélancolie. Pour leur mise en scène, ils ramassaient tout ce qu’il ya avait de plus ordinaire, de banal ; des trouvés dans la rue, les campings, des objets oubliés, déclassés eux-aussi, etc.
Les Deschiens amènent les personnages de l’ombre à la lumière. Élément intéressant, Macha Makeïeff confiait dans un entretien à Télérama que son inspiration trouvait son origine dans l’observation enfantine des offices catholiques et plus encore orthodoxes…
Si les Deschiens ont eu tellement de succès à la télévision, au théâtre, à l’Opéra, c’est parce qu’il mettait le beau dans l’extrême banal, somme toute le nôtre. Visitez le site Deschiens
Scène du Lapin Chasseur
Le peintre Jean Dubuffet avait fait précédemment de même dans ses peintures des grosses femmes. Il était d’ailleurs le promoteur de l’art brut
Jean Dubuffet, Corps de dame 1950, TDR
C’est-à-dire d’un art spontané ignorant tout de la "culture" (officielle s’entend) et des canons artistiques. Ses œuvres furent exposées au sous-sol de la galerie Drouin en 1947, et en 1948, avec André Breton, Michel Tapie et Jean Paulhan, Jean Dubuffet fonda "la compagnie de l’art brut" vouée à l’étude et à la diffusion de l’Art involontaire c’est à dire un Art sans culture et sans tradition. En initiant ce mouvement, il a créé avec d’autres un courant qui est fortement implanté désormais dans les musées.
D’ailleurs, dès 1944 (Octobre) lors de sa première exposition à la galerie Drouin, il y présenta sa série de "marionnettes de la ville et de la campagne". En 1946, il récidiva avec "mirobolus, macadam & C°, "hautes pâtes".
Visitez le site de la Fondation Dubuffet
Au-delà de leur fonction théâtrale, par leur facture, les douze mannequins relèvent donc bien de l’art brut, mis en valeur dans l’esprit des Deschiens. Pouvait-on exposer dans une église du gothique flamboyant, des objets de la contre-culture, de la télé ?
Oui, car Saint-Merry est une église ouverte et hospitalière à tous, à tous les arts. Le laid est une composante de l’esthétique.
2)Le grotesque et les monstres.
Les mannequins se singularisent par leur masque. Et ceux-ci relève du grotesque, non pas celui des entrelacs élégants et des figures originales (définition initiale du terme) mais de l’excès et de la monstruosité. Car, ce courant traverse toute l’histoire de l’art depuis les temps les plus anciens et bien sûr l’art contemporain.
Régulièrement les expositions y font référence. C’est ainsi qu’il y a eu au musée des Beaux-Arts de Nancy, du 24 octobre 2009 au 25 janvier 2010, une exposition splendide « Beautés monstres. Curiosités, prodiges et phénomènes », dont le catalogue devrait enchanter bien des amateurs. Il y était dit et montré que les artistes ont eu très tôt une fascination conjointe de la beauté et des monstres, comme produit de l’imagination et cela en dépit des résistances, des critiques, des interdits de la société et de l’Église notamment. Mais c’est à partir de la Renaissance que les artistes aptes à rivaliser avec l’harmonie de la nature en sont venus à la valorisation de sujets et objets directement issus de leur imagination désormais libérée de contraintes trop strictes. Hiéronimus Bosch y a joué beaucoup avec ses monstres et spectres infernaux.
Le jardins des délices. Détails TDR
Avec l’époque des Lumières, les artistes s’engagent, Goya par exemple avec « Le sommeil de la Raison engendre des monstres » ; ils dénoncent par leurs œuvres les irrationalités, les pouvoirs absolus.
Un Chénier dénonçait ainsi les délires insensés, les transports déréglés, les fantômes monstrueux sortis de la conscience. En dépit de ces appels, d’autres artistes ont pris de la distance par rapport à ces jugements moralisateurs, le romantisme s’est installé, faisant des monstres des complices dans l’enchantement d’un monde laïc. Victor Hugo en fut une figure de proue, avec notamment son Quasimodo et ses propres gravures.
Les rationalistes avaient cru se débarrasser de ces monstres, mais avec la caricature notamment politique, ils reprirent bien du service au XIXe siècle.
Puis ce fut le surréalisme et l’art contemporain qui les utilisèrent notamment Brassai
ou André Kertesz
et bien sûr plus récemment Orlan, et son « Art Charnel » qui est un travail d’autoportrait au sens classique, mais avec des moyens technologiques qui sont ceux de son temps.
« (Cet art) oscille entre défiguration et refiguration. Il s’inscrit dans la chair parce que notre époque commence à en donner la possibilité. Le corps devient un "ready-made modifié" car il n’est plus ce ready-made idéal qu’il suffit de signer." Orlan
C’est ainsi que la charnière du XIXe fut importante, car on y a renoncé à une beauté, sûre, permanente et heureuse.
On pourrait donner à ces mannequins une filiation cousine, celle des masques et des carnavals tels que James Ensor a pu les peindre.
3)La sculpture contemporaine de l’homme.
Ces douze mannequins sont des figurations d’hommes, on peut en faire le tour, on doit donc les considérer comme des sculptures d’un genre très particulier. On pourrait les rattacher aux figures populaires du carnaval (cf. les Géants de Dunkerque) mais on peut de par leur dimension et surtout les thèmes (la vieillesse, l’isolement) qu’ils portent les rattacher aux œuvres de George Segal et de ses disciples
D’abord peintre, George Segal s’est intéressé à la peinture figurative expressionniste qu’il pratique pendant une dizaine d’années avant de s’orienter vers la sculpture à la fin des années 50. Il commence par mettre en scène des sculptures avec des tableaux puis avec des objets et développe alors un art de l’environnement avec des moulages en plâtre de personnages isolés dans leur univers quotidien. Ces œuvres deviennent emblématiques de son travail et ont été rapprochées du Pop art dès 1962 à New York. Issu d’un milieu modeste et doté d’une solide formation universitaire, Segal a une profonde compassion pour l’être humain prisonnier de sa banalité quotidienne.
George Segal a inspiré de nombreux autres artistes qui eux sont marqués l’hyperréalisme ou les changements d’échelle. En novembre 2005, nous avons pu voir à la Fondation Cartier une grande exposition de l´artiste australien Ron Mueck, qui après avoir réalisé des marionnettes et des effets spéciaux pour le cinéma, a développé à partir de 1996 une œuvre personnelle, étrange et puissante, qui a profondément renouvelé la question de la sculpture contemporaine.
Il créé une œuvre hyperréaliste entre univers réel et monde fantasmagorique, qui dérange et fascine. Si l´illusion du vivant est rendue par l´imitation parfaite des moindres détails du corps humain, tels que les veines, les rides ou la pilosité, les sculptures, souvent disproportionnées, sortent du champ du réalisme pur par leur gigantisme ou leur petitesse.
À travers ces personnages prostrés, fermés sur eux-mêmes, somnolant ou aux aguets, l´immense subtilité du travail de Ron Mueck réside dans l´évocation d´univers personnels et intimes, déplaçant vers la sphère psychologique les enjeux du réalisme artistique. » ( Robert Rosenblum)
Cliquez pour voir la vidéo de l’expo Cartier
4)L’art trash
Lorsque les mannequins était à terre, regardaient la télé, étaient vautrés sur des divans, ils l’étaient dans l’excès et pour quelques personnes de 2010 dans l’insoutenable. Ils relèvent bien de l’art trash. Ils se projettent à nous sans symbolique précise. D’autres artistes ont représenté brutalement ainsi les sous classés, les transsexuels, les handicapés, etc. Ils sont ceux que la société a longtemps rejetés. Certains artistes poussant plus loin la question du corps comme limite ultime de l’art, ont aussi représenté les excréments, le sang et autres liquides et mis à la lumière nos répulsions. L’enjeu est alors la transgression et le tabou. Dans les années 1960-1970, les actionistes viennois avaient fait de leur corps des lieux d’expérimentation de la souffrance, de la déchéance humaine. Antonin Artaud avait écrit le théâtre de la cruauté. Ce n’était pas des actes de sadisme ou de masochisme, mais des explorations ultimes de la condition humaine et de la liberté de l’artiste. Cet art qui s’est construit sur des approches philosophiques fortes était très souvent associé à la performance ou s’inscrivait dans un contexte de luttes politiques.
Un exemple : Gilbert et Georges dont les immenses tableaux photographiques en forme de vitraux mettent en scène leur propre vie et racontent des épisodes souvent crus de leur intimité. Humour et dérision traversent une réflexion philosophique sur l’homme moderne, son environnement, ses désirs, ses tares corporelles, et ses frustrations.
Fifteeen aunts TDR
Actuellement, ce sont surtout, Jake et Dinos Chapmanet Paul Mac Carthy qui en sont les protagonistes, jusqu’au style le plus gore. La Fondation Pinault à Venise en 2009, avait montré une immense œuvre de 20 à 30 m2 ayant eu un fort impact. Fucking Hell des frères Chapman. V&D vous propose en outre une visite virtuelle de ce musée totalement dédié à l’art contemporain
« L’extrême violence et l’usage de visions insupportables n’ont aucun sens si on les réduit au grand guignol d’une transposition du genre gore dans le domaine des arts plastiques. En montrant la violence de l’homme perpétré par l’homme contre lui-même, ces artistes désignent et la césure d’une déchirure originelle, retrouvant la dimension humaine au cœur de mal. L’expérience du mal -pour ne pas dire du péché- qui naît de cette contemplation est une autre forme de révélateur -pour ne pas dire rachat- d’un homme spectateur de lui-même ». Catherine Grenier. L’art contemporain est-il chrétien ?
En disant de leur performance que l’on y parlerait de « décomposition », les artistes de la performance des Douze faisaient référence implicitement à ce courant et la matière même des mannequins n’était pas sophistiquée, voire gardait un caractère bricolé.
C’est peut-être cela qui a choqué certains visiteurs : des personnages à terre, des vieillards rejetés, abandonnés, aux risques que nous encourrons ? Cela est-il si étranger à certaines situations dont les médias parlent régulièrement ?
Saint-Merry, un lieu du trash ? Non, un espace et une communauté qui ont accueilli une compagnie de théâtre, dans une vision de préparation à Pâques et des artistes qui ont utilisé un médium de son temps, que l’on trouve ailleurs dans les expositions et musées.
Un art qui interpelle le visiteur, comme l’est d’ailleurs la Parole qui se dit dans cette église. Un art qui est largement ouvert à la discussion.
Replacés dans la situation du théâtre, c’est-à-dire d’une situation de mots prononcés par des artistes, les Douze ont pris une autre dimension que simplement plastique, l’ imagination de chacun les a habillés différemment.
Messages
1. 6 avril 2010, 18:20
Rarement une église a été « habitée » de la sorte ! et il ne s’agit pas de savoir si les personnages ou le théâtre sont de telle ou telle école dans le domaine des arts plastiques…
Ici une jeune troupe s’est emparée des lieux de manière magnifique et stupéfiante ! Ils ont su jouer de tout l’espace offert par l’église : du maître autel à la tribune d’orgue, ils nous ont entraînés, sans parole, dans un mouvement et un rythme digne de ce lieu. L’éclairage a suivi -ou précédé-, mais ce n’était qu’une fine utilisation de ce que le tableau électrique proposait… ni plus, ni moins ! Ils ont joué de la sobriété, poussée avec art et maestria. La simplicité dans un tel lieu est certainement ce qui a pu mettre en valeur leur talent de comédiens comme celui de la mise en scène. Quel travail et quelle maîtrise derrière cette soirée.
Vous allez penser à quelque chose de parfait ! ce n’est pas de cet ordre, mais c’était, il me semble, une proposition d’aller plus loin, pour chacun, dans son approche d’un certain mystère.
Deux textes lus en début et fin du spectacle ont introduit et clos l’ensemble. Ce sont les seuls mots entendus et il n’en fallait pas plus pour laisser se dire la vie qui passait, parfois comme un tourbillon.
Les personnage-poupées, étaient des morts à la forte présence et ont permis, pour une fois, de se poser la question de notre rapport à la mort et aux morts, de manière légère, touchante et bien vivante : la soupe préparée sur place était délicieuse !
Merci à cette compagnie pour la soirée passée avec nous.
1. 21 juillet 2010, 12:37
° Après la légèreté des plumes de béton caressant la nef de l’église St-Merri, pourquoi l’Impressionnisme, la couleur et Monet ne se lieraient-ils pas d’amitié avec la banalité du grisâtre matériau ?
En effet, agréablement interloqué par " Plume " lors de la nuit blanche me voici de nouveau surpris par Milène Guermont, qui, par son exposition à Caen au sein de l’abbaye aux Dames, a su, encore une fois, me transporter dans son univers où la beauté et le rêve se font béton. Exposition à aller voir sans conditions car, du béton de Milène, il sera question les années prochaines !
Benjamin De Borbon
2. 18 août 2010, 16:23
Une jeune artiste, pleine de talents, emplie d’ audace, en résulte une oeuvre légère,aérienne habitée par la poésie et le lyrisme des plus grands.Découverte à st Merry pour la Nuit Blanche 2009, je l’ai encore appréciée à l’abbaye aux dames de Caen,je n’attends que plus impatiemment la prochaine rencontre pour une nouvelle fois qu’elle me transporte dans son monde ou le reve et le gris béton ne forment plus qu’un.
L.Hartel
3. 30 octobre 2010, 11:03
Confirmation : Le reflet du passant ou du regardant dans la vitrine est non seulement voulu mais tout se construit à partir de lui. Et en fond d’image le portail gothique surmonté du couronnement de la Vierge. La mise en perspective est abyssale…
4. 30 octobre 2010, 17:23
une vision de l’art contemporain qui enrichit
2. 21 juillet 2010, 12:37
° Après la légèreté des plumes de béton caressant la nef de l’église St-Merri, pourquoi l’Impressionnisme, la couleur et Monet ne se lieraient-ils pas d’amitié avec la banalité du grisâtre matériau ?
En effet, agréablement interloqué par " Plume " lors de la nuit blanche me voici de nouveau surpris par Milène Guermont, qui, par son exposition à Caen au sein de l’abbaye aux Dames, a su, encore une fois, me transporter dans son univers où la beauté et le rêve se font béton. Exposition à aller voir sans conditions car, du béton de Milène, il sera question les années prochaines !
Benjamin De Borbon
1. 6 avril 2010, 18:20
Rarement une église a été « habitée » de la sorte ! et il ne s’agit pas de savoir si les personnages ou le théâtre sont de telle ou telle école dans le domaine des arts plastiques…
Ici une jeune troupe s’est emparée des lieux de manière magnifique et stupéfiante ! Ils ont su jouer de tout l’espace offert par l’église : du maître autel à la tribune d’orgue, ils nous ont entraînés, sans parole, dans un mouvement et un rythme digne de ce lieu. L’éclairage a suivi -ou précédé-, mais ce n’était qu’une fine utilisation de ce que le tableau électrique proposait… ni plus, ni moins ! Ils ont joué de la sobriété, poussée avec art et maestria. La simplicité dans un tel lieu est certainement ce qui a pu mettre en valeur leur talent de comédiens comme celui de la mise en scène. Quel travail et quelle maîtrise derrière cette soirée.
Vous allez penser à quelque chose de parfait ! ce n’est pas de cet ordre, mais c’était, il me semble, une proposition d’aller plus loin, pour chacun, dans son approche d’un certain mystère.
Deux textes lus en début et fin du spectacle ont introduit et clos l’ensemble. Ce sont les seuls mots entendus et il n’en fallait pas plus pour laisser se dire la vie qui passait, parfois comme un tourbillon.
Les personnage-poupées, étaient des morts à la forte présence et ont permis, pour une fois, de se poser la question de notre rapport à la mort et aux morts, de manière légère, touchante et bien vivante : la soupe préparée sur place était délicieuse !
Merci à cette compagnie pour la soirée passée avec nous.
2. 18 août 2010, 16:23
Une jeune artiste, pleine de talents, emplie d’ audace, en résulte une oeuvre légère,aérienne habitée par la poésie et le lyrisme des plus grands.Découverte à st Merry pour la Nuit Blanche 2009, je l’ai encore appréciée à l’abbaye aux dames de Caen,je n’attends que plus impatiemment la prochaine rencontre pour une nouvelle fois qu’elle me transporte dans son monde ou le reve et le gris béton ne forment plus qu’un.
L.Hartel
3. 30 octobre 2010, 11:03
Confirmation : Le reflet du passant ou du regardant dans la vitrine est non seulement voulu mais tout se construit à partir de lui. Et en fond d’image le portail gothique surmonté du couronnement de la Vierge. La mise en perspective est abyssale…
4. 30 octobre 2010, 17:23
une vision de l’art contemporain qui enrichit
3. 18 août 2010, 16:23
Une jeune artiste, pleine de talents, emplie d’ audace, en résulte une oeuvre légère,aérienne habitée par la poésie et le lyrisme des plus grands.Découverte à st Merry pour la Nuit Blanche 2009, je l’ai encore appréciée à l’abbaye aux dames de Caen,je n’attends que plus impatiemment la prochaine rencontre pour une nouvelle fois qu’elle me transporte dans son monde ou le reve et le gris béton ne forment plus qu’un.
L.Hartel
1. 6 avril 2010, 18:20
Rarement une église a été « habitée » de la sorte ! et il ne s’agit pas de savoir si les personnages ou le théâtre sont de telle ou telle école dans le domaine des arts plastiques…
Ici une jeune troupe s’est emparée des lieux de manière magnifique et stupéfiante ! Ils ont su jouer de tout l’espace offert par l’église : du maître autel à la tribune d’orgue, ils nous ont entraînés, sans parole, dans un mouvement et un rythme digne de ce lieu. L’éclairage a suivi -ou précédé-, mais ce n’était qu’une fine utilisation de ce que le tableau électrique proposait… ni plus, ni moins ! Ils ont joué de la sobriété, poussée avec art et maestria. La simplicité dans un tel lieu est certainement ce qui a pu mettre en valeur leur talent de comédiens comme celui de la mise en scène. Quel travail et quelle maîtrise derrière cette soirée.
Vous allez penser à quelque chose de parfait ! ce n’est pas de cet ordre, mais c’était, il me semble, une proposition d’aller plus loin, pour chacun, dans son approche d’un certain mystère.
Deux textes lus en début et fin du spectacle ont introduit et clos l’ensemble. Ce sont les seuls mots entendus et il n’en fallait pas plus pour laisser se dire la vie qui passait, parfois comme un tourbillon.
Les personnage-poupées, étaient des morts à la forte présence et ont permis, pour une fois, de se poser la question de notre rapport à la mort et aux morts, de manière légère, touchante et bien vivante : la soupe préparée sur place était délicieuse !
Merci à cette compagnie pour la soirée passée avec nous.
2. 21 juillet 2010, 12:37
° Après la légèreté des plumes de béton caressant la nef de l’église St-Merri, pourquoi l’Impressionnisme, la couleur et Monet ne se lieraient-ils pas d’amitié avec la banalité du grisâtre matériau ?
En effet, agréablement interloqué par " Plume " lors de la nuit blanche me voici de nouveau surpris par Milène Guermont, qui, par son exposition à Caen au sein de l’abbaye aux Dames, a su, encore une fois, me transporter dans son univers où la beauté et le rêve se font béton. Exposition à aller voir sans conditions car, du béton de Milène, il sera question les années prochaines !
Benjamin De Borbon
3. 30 octobre 2010, 11:03
Confirmation : Le reflet du passant ou du regardant dans la vitrine est non seulement voulu mais tout se construit à partir de lui. Et en fond d’image le portail gothique surmonté du couronnement de la Vierge. La mise en perspective est abyssale…
4. 30 octobre 2010, 17:23
une vision de l’art contemporain qui enrichit
4. 30 octobre 2010, 11:03
Confirmation : Le reflet du passant ou du regardant dans la vitrine est non seulement voulu mais tout se construit à partir de lui. Et en fond d’image le portail gothique surmonté du couronnement de la Vierge. La mise en perspective est abyssale…
1. 6 avril 2010, 18:20
Rarement une église a été « habitée » de la sorte ! et il ne s’agit pas de savoir si les personnages ou le théâtre sont de telle ou telle école dans le domaine des arts plastiques…
Ici une jeune troupe s’est emparée des lieux de manière magnifique et stupéfiante ! Ils ont su jouer de tout l’espace offert par l’église : du maître autel à la tribune d’orgue, ils nous ont entraînés, sans parole, dans un mouvement et un rythme digne de ce lieu. L’éclairage a suivi -ou précédé-, mais ce n’était qu’une fine utilisation de ce que le tableau électrique proposait… ni plus, ni moins ! Ils ont joué de la sobriété, poussée avec art et maestria. La simplicité dans un tel lieu est certainement ce qui a pu mettre en valeur leur talent de comédiens comme celui de la mise en scène. Quel travail et quelle maîtrise derrière cette soirée.
Vous allez penser à quelque chose de parfait ! ce n’est pas de cet ordre, mais c’était, il me semble, une proposition d’aller plus loin, pour chacun, dans son approche d’un certain mystère.
Deux textes lus en début et fin du spectacle ont introduit et clos l’ensemble. Ce sont les seuls mots entendus et il n’en fallait pas plus pour laisser se dire la vie qui passait, parfois comme un tourbillon.
Les personnage-poupées, étaient des morts à la forte présence et ont permis, pour une fois, de se poser la question de notre rapport à la mort et aux morts, de manière légère, touchante et bien vivante : la soupe préparée sur place était délicieuse !
Merci à cette compagnie pour la soirée passée avec nous.
2. 21 juillet 2010, 12:37
° Après la légèreté des plumes de béton caressant la nef de l’église St-Merri, pourquoi l’Impressionnisme, la couleur et Monet ne se lieraient-ils pas d’amitié avec la banalité du grisâtre matériau ?
En effet, agréablement interloqué par " Plume " lors de la nuit blanche me voici de nouveau surpris par Milène Guermont, qui, par son exposition à Caen au sein de l’abbaye aux Dames, a su, encore une fois, me transporter dans son univers où la beauté et le rêve se font béton. Exposition à aller voir sans conditions car, du béton de Milène, il sera question les années prochaines !
Benjamin De Borbon
3. 18 août 2010, 16:23
Une jeune artiste, pleine de talents, emplie d’ audace, en résulte une oeuvre légère,aérienne habitée par la poésie et le lyrisme des plus grands.Découverte à st Merry pour la Nuit Blanche 2009, je l’ai encore appréciée à l’abbaye aux dames de Caen,je n’attends que plus impatiemment la prochaine rencontre pour une nouvelle fois qu’elle me transporte dans son monde ou le reve et le gris béton ne forment plus qu’un.
L.Hartel
4. 30 octobre 2010, 17:23
une vision de l’art contemporain qui enrichit
5. 30 octobre 2010, 17:23
une vision de l’art contemporain qui enrichit
1. 6 avril 2010, 18:20
Rarement une église a été « habitée » de la sorte ! et il ne s’agit pas de savoir si les personnages ou le théâtre sont de telle ou telle école dans le domaine des arts plastiques…
Ici une jeune troupe s’est emparée des lieux de manière magnifique et stupéfiante ! Ils ont su jouer de tout l’espace offert par l’église : du maître autel à la tribune d’orgue, ils nous ont entraînés, sans parole, dans un mouvement et un rythme digne de ce lieu. L’éclairage a suivi -ou précédé-, mais ce n’était qu’une fine utilisation de ce que le tableau électrique proposait… ni plus, ni moins ! Ils ont joué de la sobriété, poussée avec art et maestria. La simplicité dans un tel lieu est certainement ce qui a pu mettre en valeur leur talent de comédiens comme celui de la mise en scène. Quel travail et quelle maîtrise derrière cette soirée.
Vous allez penser à quelque chose de parfait ! ce n’est pas de cet ordre, mais c’était, il me semble, une proposition d’aller plus loin, pour chacun, dans son approche d’un certain mystère.
Deux textes lus en début et fin du spectacle ont introduit et clos l’ensemble. Ce sont les seuls mots entendus et il n’en fallait pas plus pour laisser se dire la vie qui passait, parfois comme un tourbillon.
Les personnage-poupées, étaient des morts à la forte présence et ont permis, pour une fois, de se poser la question de notre rapport à la mort et aux morts, de manière légère, touchante et bien vivante : la soupe préparée sur place était délicieuse !
Merci à cette compagnie pour la soirée passée avec nous.
2. 21 juillet 2010, 12:37
° Après la légèreté des plumes de béton caressant la nef de l’église St-Merri, pourquoi l’Impressionnisme, la couleur et Monet ne se lieraient-ils pas d’amitié avec la banalité du grisâtre matériau ?
En effet, agréablement interloqué par " Plume " lors de la nuit blanche me voici de nouveau surpris par Milène Guermont, qui, par son exposition à Caen au sein de l’abbaye aux Dames, a su, encore une fois, me transporter dans son univers où la beauté et le rêve se font béton. Exposition à aller voir sans conditions car, du béton de Milène, il sera question les années prochaines !
Benjamin De Borbon
3. 18 août 2010, 16:23
Une jeune artiste, pleine de talents, emplie d’ audace, en résulte une oeuvre légère,aérienne habitée par la poésie et le lyrisme des plus grands.Découverte à st Merry pour la Nuit Blanche 2009, je l’ai encore appréciée à l’abbaye aux dames de Caen,je n’attends que plus impatiemment la prochaine rencontre pour une nouvelle fois qu’elle me transporte dans son monde ou le reve et le gris béton ne forment plus qu’un.
L.Hartel
4. 30 octobre 2010, 11:03
Confirmation : Le reflet du passant ou du regardant dans la vitrine est non seulement voulu mais tout se construit à partir de lui. Et en fond d’image le portail gothique surmonté du couronnement de la Vierge. La mise en perspective est abyssale…