Si, dans la plupart des arrondissements, les jurys ont choisi des œuvres d’art peintes sur l’espace public ou installées dessus, le jury du 4e a sélectionné le collectif 6M3 : des œuvres audacieuses de notre temps, réalisées par des artistes de tous horizons, mêlées à des évènements culturels et sociaux. Au centre de la placette, un piédestal de 6m3 recouvert chaque année des matériaux significatifs de Paris : des pierres, du parquet (type haussmannien), du zinc récupéré des toits. Tous les trois mois, il change en outre de position.
Le Socle n’est pas qu’un bel objet dépouillé, énigmatique. C’est une programmation spécifique : tous les 3 mois, le piédestal change de position pour accueillir une nouvelle statue. Ensuite, durant un mois, s’enchaînent des évènements culturels (« temps d’interstice ») en rapport avec les activités du quartier, ses institutions (Beaubourg, écoles, etc.) Il s’agit de faire sortir dans l’espace public ce qui reste traditionnellement à l’intérieur des bâtiments. La Nuit Blanche 2019 a été le premier exemple d’un événement éphémère, avec l’œuvre éphémère de Valentin van der Meulen (lire Voir et Dire>>>) comme avant-première de l’inauguration.
Le vernissage du 10 octobre est significatif de cet esprit : à 17h30, les jeunes du nouveau conservatoire Mozart des Halles vont jouer dans la rue ; à 18h, le dévoilement aura lieu suivi d’un moment convivial offert par la Ville ; et à 19h, un conférencier de Beaubourg fera une leçon publique sur « le piédestal dans l’art » qui se poursuivra par la visite de l’Atelier Brancusi (inscriptions sur place).
À l’avenir, le Centre Pompidou, séduit par le concept « LeSocle. Paris », proposera d’autres conférences liées au sujet de chaque œuvre exposée.
La première œuvre « Untitled (Loading…) » est dans une veine tout aussi singulière : un buste détourné d’une sculpture classique se trouvant au Louvre. La grande tradition du XVIIIe relue et interrogée avec malice par l’art du XXIe.
RERO (1983), artiste internationalement reconnu, utilise la police typographique Verdana dans toutes ses œuvres minimalistes et conceptuelles. Stéphane PARAIN (1985), meilleur ouvrier de France, est influencé par l’esthétique de la sculpture classique et réalise des décors d’opéra. Ils vivent et travaillent à Paris et Rio. Pour eux, la ville est une scène sur laquelle ils interviennent ; ensemble ils interrogent les illusions contemporaines. Leur buste qui va attirer l’attention brise les codes (dans tous les sens du terme) ; Voir et Dire y reviendra, l’inauguration passée.
Ensuite, neuf nouvelles œuvres contemporaines seront installées dans les trois prochaines années.
La première œuvre est dans l’esprit d’un art que le réseau Voir et Dire aime. « Un art joyeux et en mouvement, éphémère, poreux à toutes les disciplines, tout autant sensible aux enjeux sociétaux que porteur de poésie » comme il est écrit sur le nouveau site, http://lesocle.paris, un site simple, élégant et pour lequel a été conçue une nouvelle police de caractères.
Jean Deuzèmes
>>
Voir et Dire, un réseau sur l’art contemporain, pour le comprendre et l’apprécier.
Retour page d’accueil et derniers articles parus >>>
>>
Recevoir la lettre mensuelle de Voir et Dire et ses articles ou dossiers de commentaires d’expositions, abonnez-vous >>>
Merci de faire connaître ce site dans vos propres réseaux.