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Valérie Simonnet. La cité étrange
Une photographe pose son regard sur l’installation de Ilya et Emilia Kabakov. Une vision expressionniste qui transforme le Grand Palais en un gigantesque cadran solaire. Des photos à découvrir et à aimer. Une autre poésie.
Valérie Simonnet et V&D se rencontrent de temps en temps et partagent leurs regards, leurs points de vue, avec leur médium respectif : la photo et l’écriture.
La photographe a visité Documenta le 15 mai 2014 et y a trouvé un soleil éclatant ; elle a immédiatement saisi la tension entre l’ombre et la lumière dans un Grand Palais qu’elle a presque dépouillé de ses couleurs. Ce faisant, elle a interprété l’appel à l’élévation de l’esprit proposée par les Kabakov et exalté le vide entre les murs de la cité. Elle revisite une figure universelle de la démarche philosophique et de la quête spirituelle : le labyrinthe. Elle a déplacé le propos des artistes russes inclus dans les pavillons vers leur enveloppe architecturale. D’une certaine manière, elle a généralisé l’approche du « Musée vide ».
Lire article V&D sur la Documenta
Si une ville est bien souvent grouillante, elle a fait de l’étrange cité un lieu de méditation de l’homme, seul au milieu des rayons de soleil.
Sous son objectif, les formes des pavillons deviennent des immenses pages blanches sur lesquelles la lumière dessine un décor mouvant, une partition que des hommes bien petits parcourent, en noir mais aussi de manière magique comme des points de couleur.
Le grand cadran solaire qu’elle révèle n’est pas angoissant.
V&D remercie Valérie Simonnet pour ses photos.