X Horizontalité, Y Verticalité, Z Profondeur, T Temps : Quatre lettres, en mathématique et physique, pour décrire le mouvement d’un point dans l’espace et pour déployer un territoire imaginaire. Encore de l’élucubration d’artiste contemporain, direz-vous. Là, vous vous trompez. Et entrez…
Les questions des artistes sont conceptuelles et mathématiques, leurs réponses sont poétiques.
Entrez dans la boîte noire de l’exposition des Champs libres, beau nom pour un musée. Au sol, un tapis d’onde, comme si vous marchiez sur des eaux, des gouttes semblent tomber. Et vous voyez les ondes prendre du relief, devant vos pas !
Anamorphose spatiale. Le volume peut-il être plat ?
Gouttes, vagues et ondulations. Comme une rivière à franchir au cours de la balade, l’image de cette étendue d’eau en perpétuel changement d’état est basée sur le procédé de l’anamorphose : la perspective y est recomposée depuis un point de vue idéal, faisant naître un relief en mouvement à partir de simples lignes.
Arbre à lettre. Le vent peut-il composer des poèmes ?
Vous passez devant un arbre, dont l’ombre blanche se projette sur vous. Vous étendez les bras, vous les bougez et l’arbre vous imite, il fait voler ses feuilles qui sont des lettres.
Cet arbre habillé de lettres qui se comportent comme des feuilles subissant les assauts du vent, dispersant le texte au gré des rafales, a été réalisé en hommage au livre-objet de Raymond Queneau, « Cent mille milliards de poèmes » (1961). Ce livre offrait au lecteur la possibilité de combiner lui-même des vers, de façon à composer des poèmes répondant à la forme classique du sonnet régulier. 100 000 000 000 est le nombre de combinaisons possibles.
Inouï !
Coïncidence≠1.Comment faire coïncider le réel et le virtuel ?
Un nuage de pixels sur un mur. Vous le touchez et les pixels s’écartent pour laisser passer une flaque de lumière blanche. Comme si vous passiez un miroir, comme si vous étiez dans les toiles de Fontana, fondateur du mouvement spatialiste.
D’obscures particules frémissantes recouvrent le mur. Lorsque l’on pose la main, les particules s’écartent et laissent apparaître la lumière comme les feuilles d’un arbre. Cette expérience fait naître un espace de réalité augmentée. »
Champ de vecteurs. Peut-on laisser sa trace dans une non-matière ?
Le carré de nature n’est pas vert, mais noir et blanc. Un champ de brindilles oscille sous une brise légère, l’herbe plie sous les pas des visiteurs. Dans cette installation, une projection au sol entre en interaction avec les pieds des spectateurs par l’intermédiaire d’une caméra Kinect. Le visiteur laisse ainsi une trace de son passage.
Paysages abstraits. Peut-on rendre visible l’invisible ?
Dans un espace cubique en tulle, des lettres projetées sur les quatre murs se meuvent sur 360°. Elles semblent flotter et irriguer l’espace entier au-delà des parois. Nuages, pluie et vagues s’écrivent autour du visiteur, le submergent, pour une plongée contemplative dans un monde alphabétique soumis aux aléas d’une météorologie numérique capricieuse.
[(Et si vous n’avez pu aller à Rennes, passez le temps que vous voudrez à découvrir les sites !
– site des artistes, Adrien Mondot et Claire Bardaine
– site de l’exposition )]
[(Faites une visite virtuelle d’œuvres virtuelles ou quand la science informatique se marie à l’art avec grand bonheur, celui de la poésie…)]
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