Pier Ilario Benedetto. « Sacri monti ». Deux murs de 24 photographies en N&B de sculptures (XVIe au XVIIIe en Piémont et Lombardie) représentant des scènes de la nativité avec des personnages à taille humaine.
Dans le cadre de la contre-réforme issue du Concile de Trente (1535), l’Église catholique a mobilisé les arts comme arme idéologique contre le protestantisme, et cela dans toute l’Europe. Dans le nord de l’Italie, cette offensive a pris la forme de sculptures représentant des scènes de la vie des saints et de l’Évangile, impressionnantes à la fois par l’ampleur de leur mise en scène dans des églises et par les sites escarpés et lieux de pèlerinage où elles étaient exposées.
Ces outils de propagation catéchétique de couleur vive, splendides et totalement baroques, ont fait l’objet d’un classement de l’Unesco.
Pier Ilario Benedetto a choisi les scènes de la nativité et exposera des photos grand format, noir et blanc, accentuant ainsi leur caractère quasi expressionniste, sous la forme de grands murs d’images, dans la pénombre d’un bas côté, au seuil de la partie baroque rococo de Saint-Merry.
Avec cette confrontation des époques, l’artiste propose des correspondances entre medium (sculpture/photo) par le biais de l’architecture et de la lumière d’hiver. Cette belle évocation d’une esthétique populaire ne masque pas, pour autant, l’instrumentalisation sous-jacente d’une certaine piété. Cette œuvre, présentée dans le temps de Noël, peut être lue de multiples manières (15 décembre - 8 janvier).
Camille Goujon. Vitrail – vidéo. Film d’animation sur un thème biblique projeté sur un écran tendu devant un vitrail (2mn).
Le vitrail connaît un renouveau depuis une trentaine d’année. Les grands artistes des arts plastiques se voient confier des commandes publiques et innovent tant par les techniques que par les thématiques ou les styles (minimaliste, abstrait, naturaliste, etc.) Camille Goujon est une plasticienne fortement engagée dans la dénonciation des contradictions et des risques des sociétés contemporaines. Elle utilise deux medium principaux : des sculptures ironiques, sarcastiques ; des dessins animés burlesques, faits à l’aquarelle, sur la vie des objets ou du citadin contemporain. Pour Saint-Merry, elle utilise le support d’un vitrail translucide, sur lequel elle tend une toile semi-transparente, pour créer une expérience de vitrail animé sur un thème relevant du religieux (9 - 23 février ).
Marie Chamant. « Lettres & symboles. » Collages de petit format. Dans cette exposition intimiste, l’artiste montre des pièces délicates et réduites à de simples formes, à la recherche des écritures les plus anciennes. Une archéologie des gestes et de l’expression écrite (3 -17 mars).
Ludovic Duhem. « Manteaux & Noli me tangere ». Ce plasticien a choisi un espace particulier de Saint-Merry pour y exposer deux sculptures minimales bicolores rouge/blanche, traversables par le spectateur. Manteaux est un hommage au plasticien Simon Hantaï. Les deux objets sont de grandes formes simples et ouvertes à l’émotion de chacun (27 avril - 18 mai).
Nedjma Berder, « Nha Terra ». Exposition de 50 photographies grand format, jumelée avec « Germination » une grande manifestation prévue les 8-9-10 juin 2013 sur la place Stravinsky : un jardin éphémère et une création musicale de l’IRCAM.
Ce photographe breton est un témoin, un anthropologue visuel. Ayant effectué une partie de sa carrière en tant que cameraman pour l’émission Thalassa, il a réalisé un travail photographique de deux ans en Guinée Bissau. Frappé par la fragilité de cet écosystème et par la force de ses habitants pour défendre leurs cultures vivrières et leurs ressources halieutiques, il leur a demandé de poser, comme dans un studio, avec une simple bâche derrière eux. Par son traitement de la photo, où les styles N&B et la couleur se détachent et se superposent, il révèle la richesse de cette terre et les savoir-faire de ses occupants. Une manière tendre de « donner une image positive de ce petit coin d’Afrique »(6 - 27 juin).
Stephen Sack. « Passions » Photos grand format. Cet artiste américain vivant et travaillant à Bruxelles aborde les questions de spiritualité au travers de la recherche photographique. Souvent, il part d’objets oubliés ou manquants, dont il traque les significations ou les traces par la préparation de son travail ou ses tirages.(16 novembre-16 décembre)
Partant de la trace, laissé par un crucifix disparu, sur un tissu de velours bleu du XVIIe et décoloré à la lumière, le photographe a saisi la matière de la toile, puis a transformé les images à la fois en permutant les codes de couleur et en travaillant sur les échelles de la photo.
La série qu’il présente montre une figure du Christ immédiatement reconnaissable ou un Christ qui se perd de manière quasi abstraite dans ce qui l’entoure. Chacune des photos décline une multitude de métaphores. Par ses couleurs et dans le cadre d’une église, cette œuvre entre en écho avec les vitraux.
Antonella Bussanich, travaille sur la naissance. Elle a été en résidence à la maternité des Bleuets. Dans le cadre du projet "Art aux Bleuets", l’artiste intervient ponctuellement proposant aux couples qui viennent d’avoir un bébé une séance de tournage reposant sur un principe simple : elle demande à la mère tenant le nouveau-né dans ses bras, de le passer au père Voir. Elle a aussi réalisé de splendides vidéo sur le regard de l’enfantVoir(Programmation en mars à préciser). (1§ décembre - début janvier)