A l’origine du projet
Sur un des murs de l’église Ognissanti, à Florence, Marie-Pierre Guillon découvre sous une vitre un manteau à l’aspect à la fois grossier et rustique : « manteau de saint François d’Assise », touchant avec sa petite capuche et ses nombreux rapiècements. Qu’a-t-il à dévoiler de la vie du saint ? L’idée germe de réaliser un manteau symbolique sur saint François.
Elle fait part de son projet à son amie Esther Marty-Kouyaté qui mettait alors en scène un mystère moderne autour de la vie de saint François. De fil en aiguille, elles élaborent un projet artistique, s’inspirant de la vie de grands mystiques.
Elles ont choisi de rendre hommage à certains de ces êtres d’exception qui ont marqué les civilisations par leur quête spirituelle hors du commun. François d’Assise, sainte Claire, Djalâl-od-Dîn Rûmi, Rabi’a al - Adawiyya, Tierno Bokar, Rabbi Nachman, Hildegarde de Bingen, Mâ Ananda Moyî et le Bouddha.
Les neufs manteaux mystiques, réels ou imaginaires, sont à la fois manteaux protecteurs et salvateurs, mais aussi manteau de savoir et de sagesse.
Chacun d’eux défend une pensée et une voie particulières, liées à l’être humain et à sa condition.
Ces neufs hommes et femmes partagent leur vécu mystique, né d’une croyance appartenant à une religion déterminée, l’universalité dans laquelle s’inscrivent tous les mystiques dans leur quête de divinité, le message de vie que chacun délivre dans sa singularité, la joie profonde et le respect pour tout être vivant qu’ils transmettent à travers leurs voix multiples.
Chacun de ces neufs personnages est représenté par un manteau mystique de grande dimension : 2,50 m sur 2,50 m. Marie-Pierre Guillon et Esther Marty-Kouyaté ont joué sur les formes, toutes différentes, et sur les matières utilisées : tissu, papier, gélatine, broderies, éléments métalliques, etc. Ces manteaux sont maintenus par une structure métallique suspendue entre les piliers.
Il y a de la continuité dans les expos 2012 de Saint-Merry, car la plupart sont suspendues en l’air : la dernière présentation des splendides tableaux de Maxim Kantor, la future exposition d’été avec la chimère de Victorine Müller, ainsi que les oiseaux. La magie et l’architecture du bâtiment semblent propices à ce type d’accrochage. Sans avoir fait l’objet d’une intention préalable globale, ce mode de présentation des œuvres apparaît bien comme une allégorie de l’esprit.
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