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La vraie leçon d’Assy : la lettre de Marie Alain Couturier o.p. – 1950



C’est là la vraie leçon d’Assy, sa seule leçon. Mais là aussi était le risque : on prend la vie où on la trouve et comme elle est.

Or, cette vie de l’art indépendant n’était finalement très chrétienne ni dans ses thèmes habituels, ni dans ses inspirations… Qu’en attendre qui pût être vraiment sacré ?

On décida cependant de « parier pour le génie. »


LA LECON D’ASSY par le père. Marie Alain Couturier o.p. – 1950

« Voilà donc terminée cette petite église. Avant même qu’elle ne fût achevée, on en aura parlé dans tous les pays du monde. Depuis plus d’un siècle, pour aucune église cela ne s’était vu : les plus somptueuses basiliques ont pu être édifiées sans attirer, dans les milieux artistiques ou même, disons-le, simplement dans les milieux vraiment cultivés, la moindre attention…

D’où vient à cette église de montagne cette universelle et subite gloire ? D’être un chef-d’œuvre ? Non, mais d’être née d’une idée juste.

Et c’est cela qui a frappé les gens, en tous pays ; c’est cette idée très simple que pour garder en vie l’art chrétien, il faut, à chaque génération, faire appel aux maîtres de l’art vivant. Aujourd’hui comme autrefois, et pour l’art religieux comme pour l’art profane : car l’art ne vit que de ses maîtres – et de ses maîtres vivants. Non des maîtres morts, si précieux que soient les héritages.

Rien ne naît ou ne renaît que de la vie. Même la tradition.

Si donc à Assy on a écarté tout ce qui était académique (Écoles, Prix de Rome. Institut), c’est qu’il n’y a plus, dans ces milieux, aucune sève, aucun germe de renaissance authentique.

Si on s’est adressé aux plus grands des artistes indépendants, ce n’était pas par snobisme, parce que ceux-là étaient les plus illustres ou les plus avancés, mais parce qu’ils étaient les plus vivants. Parce qu’en eux abondaient la vie et ses dons et ses plus grandes chances.

Voilà ce qui a frappé les esprits, partout où la nouvelle en est parvenue : cette vie débordante, violente, follement généreuse de l’art moderne allait donc être agréée, bénie par la sainte et vieille et… maternelle Église ! … offerte au Christ comme le plus bel hommage ! …

C’est là la vraie leçon d’Assy sa seule leçon. Mais là aussi était le risque : on prend la vie où on la trouve et comme elle est.

Or, cette vie de l’art indépendant n’était finalement très chrétienne ni dans ses thèmes habituels, ni dans ses inspirations… Qu’en attendre qui pût être vraiment sacré ?

On décida cependant de « parier pour le génie. »

On se disait : « Tout artiste vrai est un inspiré. Déjà par nature, par tempérament, il est préparé, prédisposé aux intuitions spirituelles : pourquoi pas à la venue de cet Esprit lui-même qui souffle, après tout, où il veut ? Et tu entends sa voix… Mais tu ne sais ni où il va ni d’où il vient… »

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