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Daniela Capaccioli & Nicolas Amar. La boîte de Pandore



Le Socle. Une installation féérique pour la Nuit Blanche 2023 et l’été. Un grand mythe transformé en structure mobile et qui continue à interroger chacun.

Le principe du Socle continue sa déclinaison avec bonheur : installer sur le piédestal de la placette de la rue Saint-Martin une œuvre qui ravit le public.
Pour sa huitième création et enjoliver l’été 2023, deux artistes ayant l’habitude de travailler ensemble ont réalisé un rêve. Traduire un grand mythe, la Boîte de Pandore, en un moment de féérie où le public peut, non pas toucher l’œuvre, mais la faire tourner, et ainsi participer à sa magie.
Le Socle ayant été conçu comme une belle boîte, les deux artistes ont voulu l’ouvrir avec leurs talents respectifs.

Daniela Capaccioli a participé à la création de nombreux décors italiens. Depuis 20 ans elle s’est découvert un talent, celui de donner corps à du grillage, en l’utilisant comme l’argile par un sculpteur. Mais point d’opacité, une lumière traversante, des ombres de dentelle. Elle propose de grandes figures plus bizarres que monstrueuses, des créatures imaginaires, hybrides.

Nicolas Amar, plasticien, inventeur et mécanicien, a été formé aux interactions avec le public quand il travaillait sur les pièces monumentales à Nantes, pour la compagnie LA MACHINE. Ici, il a conçu et fabriqué un plateau tournant que le public actionne avec un volant extérieur. Il a en outre aidé Daniela à mettre en œuvre les trois branches en figurines accrochées au plateau.

Tout part d’une histoire mythologique, qui nous rejoint dans nos transgressions et nos drames.

Pandore ou Pandora est la première femme humaine. Elle fut créée sur l’ordre de Zeus qui voulait se venger des hommes pour le vol du feu par Prométhée.
Elle fut ainsi fabriquée avec de l’argile et de l’eau par Héphaïstos ; Athéna lui donna ensuite la vie, lui apprit l’habileté manuelle et l’habilla ; Aphrodite lui donna la beauté ; Apollon lui donna le talent musical ; Hermès lui apprit le mensonge, l’art de la persuasion et lui donna la curiosité ; enfin Héra lui donna la jalousie.
Zeus offrit la main de Pandore à Epimétéhé, frère de Prométhée. Ce dernier lui avait pourtant fait jurer de ne pas recevoir de cadeau de Zeus. Or ce frère accepta Pandore qui apportait dans ses bagages une boîte mystérieuse que Zeus interdit d’ouvrir.
Celle-ci contenait tous les maux de l’humanité, notamment la Vieillesse, la Maladie, la Guerre, la Famine, la Misère, la Folie, le Vice, la Tromperie, la Passion, l’Orgueil, mais aussi l’Espérance.
Les deux interdits furent transgressés.

La boîte de Pandore. Détail

Une fois installée comme épouse, Pandore céda à la curiosité et ouvrit la boîte, libérant ainsi les maux qui y étaient contenus. Elle voulut refermer la boîte pour les retenir ; hélas, il était trop tard.
Seule l’Espérance, plus lente à réagir, y resta enfermée.
En interprétant ce mythe non pas comme l’histoire d’une faute féminine, mais comme l’expression du tragique choix humain entre la connaissance et l’ignorance, les artistes ont choisi la curiosité comme personnage principal. Mais la curiosité comme vice ou comme vertu ?
Les artistes ont imaginé ouvrir le socle, cette boîte de pierres blanches, et proposer à l’imaginaire de chacun d’en faire jaillir ce qu’il veut.
Jusqu’à faire tourner lentement la manivelle ...

L’œuvre que l’on contemple a deux visages : le jour, elle semble finement dessinée en blanc et s’insère dans un bâti parisien très massif ; la nuit, éclairée à la lumière noire elle surgit comme un repère dans la ville et intrigue encore plus.

C’est ce dernier visage qui a été révélé le 3 juin 2023, puisque l’œuvre faisait partie des évènements de la Nuit Blanche 2023. Le discours, qui allait au-delà des remerciements d’usage, est revenu sur le sens de l’œuvre en invitant le public à agir : « Dans le mythe de Pandore, le plus important est ce que l’on ne voit pas : l’espérance qui reste tapie au fond de la boîte. C’est cela que l’on vous souhaite de manifester, car notre monde ne va pas bien et a besoin de vous toutes et tous pour tourner.
Alors, commencez par la manivelle qui fait tourner ces êtres merveilleux.
 »

Une performance chorégraphique hors normes, Connexion Céleste" est venue aussi faire événement devant cette œuvre hors normes. Un « Burlesque » hybride a pris la placette du Socle comme scène de théâtre.
Eline Cottenceau, alias Plastic Alien, styliste et costumière, qui réalise de splendides créations personnelles à partir de matériaux et tissus de récupération avait habillé sept personnages tout en couleurs.

Sept personnalités heureuses de montrer leur singularité, en allusion à la culture du Marais, de toutes couleurs de peau et de vêtement.
Sept solos pour les petits et les grands.
Sept moments de joie intense pour s’opposer aux maux du mythe de Pandore ; 20 minutes où les passants se sont arrêtés.
Un hymne au respect de l’autre.
La célébration de la vie.
La célébration de l’imagination du Socle.

Jean Deuzèmes

Grillage métallique, structure métallique, plateau tournant par manivelle, lumière noire.
3,5 x 3,5 x 2,5 m


Visible de jour et de nuit au 80 rue Saint-Martin de juin à septembre 2023

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