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JAYASHREE CHAKRAVATY. LA TERRE POUR REFUGE : SOUS LA CANOPEE D’AMOUR

samedi 6 janvier 2018

Jayashree Chakravaty

Musée Guimet : Des vues de nature, très poétiques qui ne répondent pas aux canons de la représentation du paysage. Témoin de la disparition d’une riche zone humide d’un faubourg de Calcutta et de son urbanisation, Jayashree Chakravaty, née en 1956, réalise une vaste installation à l’aide de toiles dans lesquelles elle glisse du coton, des feuilles, de racines, des graines séchées, de l’argile, des papiers, des perles de verre, etc.

Le titre anglais « Earth as Haven » s’entend aussi « Earth as Heaven », les cieux ou le paradis. Il y a une soif d’utopie, celle d’une Terre devenant refuge de toutes les formes de vie, visibles et invisibles.

Inspirée du nid de guêpes, mais aussi par les formes des grottes et abris naturels, elle propose aux visiteurs un parcours dans la salle de la rotonde, une sorte d’expérience de la nature en plein milieu urbain : une invitation à protéger la Terre.

Jean Deuzèmes

Jayashree Chakravaty

Texte du musée
Pour cette cinquième carte blanche contemporaine dans la rotonde du 4e étage, le MNAAG a confié à l’artiste indienne Jayashree Chakravarty la création d’une installation végétale, occasion inédite de présenter une œuvre vivante, organique. C’est sous cette forme que l’artiste questionne la fragilité et la vulnérabilité du dehors, les maisons représentant les cocons ou les habitacles protégés.

Comme pour faire vivre ces œuvres, la lumière omniprésente les traverse et joue sur la matière végétale utilisée : aplats de plusieurs couches de papier népalais, coton très fin, feuilles, branches, mauvaises herbes, argile, glaise, tiges ou bandes d’aluminium… Avec en toile de fond la nature comme capacité de régénération. Les différentes couches de matières évoquées portent cette notion du mouvement inexorable de la vie. C’est ainsi qu’entrent en scène les insectes, sans cesse plus nombreux à la mesure du désastre. Leur présence comme un signal, symbolise la prise de conscience et l’alerte du moment crucial, celui d’une disparition programmée. Tel un squelette suspendu, voire en lévitation, arrimé par des fils invisibles, l’insecte se montre dans un état presque fossile où le temps qui fait son œuvre n’exclut pas la fragilité de l’instant. Entre cocon et chrysalide, les installations à même le sol en papier coton, comme une gaze, paraissent tout à la fois solides et fragiles. Une œuvre tout entière naturaliste apparaît et nous rappelle le sentiment de l’éphémère et de l’instant, une forme d’acuité propre au monde des insectes à l’existence éphémère.

Musée Guimet Du 18 octobre 2017 au 15 janvier 2018