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Amédée Beriot et Saskia Rosa Hartmann



« Les couleurs innocentes de la paix ». Cette installation d’été 2023 à la Galerie Saint-Séverin explose de dynamisme fluorescent et dialogue avec l’église située en face.

Étonnante vitrine Galerie Saint-Séverin. Il y avait fort longtemps que l’on n’y avait plus vu des œuvres aussi religieusement connotées, le nom de la galerie prend de ce fait une actualité artistique déclarative. À l’éblouissante et mystérieuse toile monocolore dorée précédente de Thibault Lucas >>>(mai 2023), succède une œuvre de commande inspirée par la présence de splendides vitraux de Bazaine dans l’église en face. La courbure en verre coloré ayant pour thème les sept sacrements, conçue en 1964 pour les chapelles absidiales, a largement inspiré cette maquette peinte de trois panneaux en arc brisé. Au sol, un vortex de couleur centré sur un miroir convexe accroît l’effet de mouvement des traits de pinceaux en peinture phosphorescente.

L’œuvre de 2023 est une interprétation très intéressante de ce moment où l’art sacré moderne s’exprimait sur le mode de l’abstraction iconographique dont Bazaine fut le plus représentatif.
Conjoncture étrange, cette œuvre apparaît alors que s’achève la grande exposition sur Germaine Richier >>> qui a été l’occasion de réexaminer les violentes campagnes d’opposition à un Christ jugé blasphématoire, une approche figurative expressionniste avant que débute l’abstraction.
Jean Deuzèmes

Le caractère identitaire chrétien de cette œuvre à quatre mains s’exprime paisiblement par la forme des panneaux, par le sigle central, l’alpha et l’oméga, par les couleurs éclatantes qui évoquent les effets du jeu de la lumière dans les vitraux.

L’installation reflète la grande joie des artistes, qui ont en outre une facilité évidente à s’exprimer dans l’improvisation, elle de la danse, lui du piano.
La liberté de leurs gestes est dans toute une veine de l’abstraction d’Église des années 60 qui est devenue commune, presque une norme désormais, car elle s’est imposée comme élément d’une esthétique partagée, alors que l’on voit aujourd’hui, par effet de balancier, le retour du figuratif, dont Saint-Eustache est une pointe avancée.

L’original vortex horizontal à base de bleu centre toute l’œuvre et la rend vraiment intéressante. Le miroir est une allégorie de l’œil et offre des perspectives inattendues. Il « parle » aussi probablement de toute l’émotion de l’homme, ici les deux artistes, face au mystère et à ces paroles symboliques : « Je suis l’alpha et l’oméga » dit le Seigneur.
Jean Deuzèmes

Présentation de l’œuvre par la commissaire

Les couleurs innocentes de la paix
Par le pinceau, le crayon, les artistes expriment ici librement la sensation vécue comme une écriture automatique. De la même façon qu’Amédée Beriot pratique le piano, la peinture lui permet d’improviser, utilisant le hasard comme potentiel créatif.

Dans cette intervention, l’artiste s’inspire de la vitrine comme le peintre utilise une toile. La couleur devient éclatante notamment sous l’effet des ultraviolets. Traitée en pleine pâte par de larges traits de pinceaux, raclée à la surface elle permet une grande variété de formes et de contrastes sous-jacents. La facture gestuelle associée aux couleurs primaires produit une impression d’énergie profuse et d’ambiguïté avec certains traits qui ne se relèvent que la nuit venue. L’œuvre se structure autour d’un axe formé par le tracé d’un vitrail délimitant différentes zones chromatiques et faisant écho aux vitraux de Jean Bazaine dans l’église de Saint-Séverin.

Au centre de la composition, les symboles Alpha et Omega apparaissent, faisant référence à la Bible, et à la figure du Christ. Autour du miroir, une galaxie représente le monde infini et en perpétuel mouvement.

Les courbes et les lignes fluorescentes nous invitent à considérer que le monde est en perpétuel mouvement. « Plus nous sommes en paix, plus les couleurs du monde sont pures et commencent à briller », Amédée Bériot et Saskia Rosa Hartmann.

Par leur démarche poétique, à la fois réfléchie et spontanée, les artistes choisissent la performance in situ pour transformer la vitrine de la galerie en une boîte à magie. Ils s’inscrivent dans la filiation du mouvement Fluxus, de Robert Filiou et de John Cage pour qui l’art est une exploration de possibilités infinies, en créant ses peintures-objets et actions poétiques. Chaque parcelle de l’œuvre est le résultat d’étapes où le hasard et la reprise en main alternent, s’adressant ainsi aux émotions des spectateurs.

Angéline Scherf – juin 2023

Les artistes

Amédée Beriot et Saskia Rosa Hartmann
Amédée Beriot, né en 1998, vit à Paris. Saskia Rosa Hartmann, née en 1979, vit et travaille à Arles.

Amédée Beriot est un artiste pluridisciplinaire, « coach en art » et développement personnel. Ses performances poétiques, ainsi que ses peintures, dessins abstraits et figuratifs sont spontanés. Son travail, joyeux et léger, nous rappelle à notre propre vérité intérieure et nous invite à la vivre avec fidélité. Il aide les personnes sensibles et créatives à retrouver confiance en elles à travers l’art.

Saskia Rosa Hartmann pratique le dessin, la peinture, la danse et la vidéo.
Ses œuvres performatives s’intéressent aux flux des énergies, afin d’aider ceux qu’elle rencontre à se reconnecter à leur véritable noyau et à se réapproprier leur expression personnelle.
Retrouvez Amédée Beriot et Saskia Rosa Hartman
sur Instagram @ Amedee_Beriot et @saskia.rosa.hartmann
et Saski


VISIBLE DU 03 JUIN
AU 24 SEPTEMBRE

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