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Street Photography. Arles 2016
Sid Grossman, Garry Winogrand, Ethan Levitas, Eamonn Doyle, Peter Mitchell, Christian Marclay, Don McCullin. Arles revisite brillamment la Street Photography. Dossier

Les Rencontres photographiques d’Arles 2016 ont magnifiquement réexploré ce courant qui, s’il existe depuis les débuts de la photographie, a pris dans les années 20, aux États-Unis notamment, un visage social et politique avant d’engendrer des générations d’artistes du noir et blanc. À partir des années 70, la couleur a changé la manière d’observer la ville et ceux qui y vivent tout en ouvrant à des formes de poésie ou d’humour que les artistes contemporains ne cessent de diversifier. La vidéo apporte de nouveaux enrichissements. Arles ne pouvait pas offrir une rétrospective de toute la Street Photography, mais les différents commissaires, en exposant des inédits de sept artistes, en adoptant des points de vue originaux, ont su montrer la force et la pertinence de ces visions de la société qui vont de l’analyse sociale à la chorégraphie des corps et des objets.
Voir et Dire propose ici un dossier sur les différences et rapprochements entre ces artistes. Les documents photographiques adjoints le sont sous forme de vignettes qu’il suffit d’ouvrir pour les voir en grand format.
Quelques repères pour une histoire de la Street Photography
Sid Grossman (1913-1955)
Avec cette première exposition en Europe, on découvre que le principal déclencheur de ce courant aux USA fut non pas Robert Frank, mais Sid Grossman, qui durant sa courte vie a fait évoluer sa technique et sa relation aux sujets.
Garry Winogrand (1928-1984) / Ethan Levitas (1971-)
Au lieu de présenter deux expositions monographiques séparées de ces deux grands artistes new-yorkais de génération différente, le premier ayant déjà fait l’objet d’une grande rétrospective au Musée du Jeu de paume en 2015 (Voir vidéo ), les commissaires ont choisi de les mettre en regard, en utilisant d’ailleurs deux muséographies différentes, car ils sont complémentaires, tant dans leurs techniques que dans leurs propos.
Eamonn Doyle (1969-)
Sans nul doute une des grandes révélations des Rencontres 2016. Cette exposition d’un artiste de la scène électro de Dublin, qui a décidé de reprendre son appareil photo en 2009 après l’avoir abandonné pendant vingt ans, est forte et innovante sur bien des points de vue.
Peter Mitchell (1943-)
Derrière un titre loufoque, « So British », se cachait une exposition reprenant à l’identique une autre qui s’était tenue en 1979 et avait été pionnière, mais que personne n’avait bien comprise.
Christian Marclay (1955-)
Les talents de conteur de ce vidéaste sont connus. Il a obtenu le Lion D’or de la Biennale de Venise en 2011 pour sa grande œuvre « The Clock » qui pouvait tenir un spectateur en haleine durant son temps de projection : 24 heures. Il était présent à Arles, via la vidéo, avec deux types d’œuvre qui se réfèrent sans nul doute à la photographie de rue, mais à son aspect prosaïque puisque l’artiste ne s’intéresse qu’aux rebuts urbains, sans présence d’une figure humaine.
Don McCullin (1935- )
On connaît ce photographe de guerre qui a couvert la plupart des conflits mondiaux depuis les années 50, en risquant sa propre vie ; on le connaît aussi pour ses photos sociales des Sdf londoniens des années 60-70, mais on ne le connaissait guère sous l’angle du photographe de paysage, notamment de la région du Somerset où il revient régulièrement pour se ressourcer ni pour ses photos des ruines d’Afrique du Nord ou du Moyen-Orient. Il pratique la photo de rue avec le même style et la même posture.
Jean Deuzèmes
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