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BILAL HAMDAD

lundi 23 septembre 2024

C’est aux Beaux-Arts de Paris que l’Algérien Bilal Hamdad s’est mesuré à l’apprentissage de la vraie peinture. Celle par exemple côtoyée récemment lors d’une résidence à Madrid. Entendez les géants comme Velasquez ou Goya, ce qui pourrait aussi l’avoir ramené vers le premier peinte français du XIXe siècle, Eugène Manet. Car il y a bien, comme chez ce dernier, la rencontre entre le monde du présent et la manière ancienne. Une façon de voir à la manière de Baudelaire.
A Paris, que ce soit dans les sous-sols carrelés des métros, à Barbès ou devant le café des Arts, le « plein » d’hommes et de femmes révèle aussi la solitude. Une fatigue mentale que Bilal Hamdad note dans une attitude voûtée, un geste du bras, une pose abandonnée, un regard vide. Parfois, l’objectif se rapproche. L’homme est couché, enveloppé dans un sac de fortune. Parfois, encore plus près, ne demeure que le visage. Là où, avant de percevoir une figure, on n’entre qu’en peinture. Car l‘œil du peintre retient puis orchestre aussi des accords de couleurs, la note joyeuse d’une paire de chaussettes, les somptuosités d’un mur usé par le temps, l’appel d’un jaune pâle entre un bleu de Matisse et un gris de Morandi.
Alors oui, il y est bien question de réalisme. Jamais d’hyperréalisme. Car, toujours, les tracés de la brosse, caressant ici, tremblant ailleurs, virevoltant plus loin nous écartent du seul constat. Et de se rappeler le peintre Music se souvenant des empilements de cadavres dans le camp de Dachau… qui le ramenaient à la beauté d’une peinture espagnole.
Guy Gilsoul

Bruxelles, Galerie Templon. 13A rue Veydt (1060). Du mardi au samedi de 11h à 18h. Du 12 septembre au 31 octobre. www.templon.com