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De One shot à dead Line : représenter la vie jusqu’au bout.



Chaque fois que nous tentons de nous représenter notre propre mort, en réalité nous continuons d’être là en tant que spectateur, dit Jacques André* et de citer Heidegger « la mort est un possible que jamais la vie n’actualise ».

Et pourtant, la mort de nos proches ou lointains nous désempare et nous questionne bel et bien. Les artistes explorent de multiples manières cette question fondamentale de l’existence et nous la renvoient très souvent en pleine figure. Il en a été ainsi peut-être pour ceux qui durant ce mois de novembre 2009 ont vu la vidéo One shot projetée dans le claustra de Saint Merry ainsi que l’exposition Dead line au musée de la ville de Paris. Mais quels pouvaient être les points réellement communs ?

One shot, œuvre de Dominique Levenez, utilisait la vidéo pour faire revivre des photos de vivants. 70 visages passant en une minute vingt ; autant de clichés pris sur des photos incrustées dans des tombes dont on ne connaît pas les noms. 70 moments faits de photos de vivants sauvés de l’oubli par un artiste qui les faisait se succéder au même rythme que ces images du monde nous atteignant désormais par la TV ou internet.

Une collection d’absents anonymes étonnament présents, une sorte de valse. Soit, mais comment réagirez-vous quand vous verrez la suite, à savoir les photos d’une centaine de visiteurs de Saint Merry qui, en ce mois de novembre, ont accepté de se faire photographier, eux qui ont accepté de laisser un instant de leur vie dans l’éternité d’une œuvre photographique (tout du moins dans son principe !) qui sera présentée ultérieurement aussi sur le mode du casting ? Une collection de toujours vivants, en écho à ceux qui ne le sont plus orientera-t-elle un autre rapport à la mort ?

Durant la rencontre-discussions en présence de l’artiste qui a suivi et a été organisée dans le cadre de Voir et Dire**, des projections d’œuvres ont abordé la question des symboles de l’absence et la mort dans l’art contemporain. C’est ainsi que quelques situations artistiques fréquentes ont été repérées : faire mémoire, présenter la mort et non la représenter, le goût de la provocation pour dire la mort, la permanence des figures christiques, la difficulté de représenter l’absence.

Peu de choses communes avec l’exposition Dead line, sauf une : comment un artiste rend-il compte de la mort qui le travaille ? Ainsi Andy Wharhol qui ne cesse de parler de la mort dans toute son œuvre et Damien Hirst avec ses animaux dans le formol, dont les prix sur le marché de l’art défient l’entendement, en parlent-ils de manière totalement différente. L’un comme une compagne, le second pulvérise le genre artistique de la vanité mais ne parle pas en fait de sa propre mort, il « fait le mort » sur le sujet !

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