Cent mille baguettes chinoises structurent la totalité de la Galerie Kamel Mennour. L’artiste japonais, grand sculpteur de street art, utilise à nouveau un matériau pauvre et nidifie tout l’espace. Une sorte de corps parasitaire bienveillant semble traverser les murs et avoir envahi la galerie, de façon précaire, fragile, douce. Comme dans toutes les œuvres de l’artiste, cette sculpture déborde à l’extérieur par traces jusque dans la rue.
Cet « objet » oblige à reconsidérer l’espace et déplace le concept si classique de « white cube » de présentation des œuvres en galerie.
Une fois de plus, on est surpris par l’inattendu de cette sculpture/installation qui joue des effets de l’excès des objets rassemblés (après les chaises, les cagettes, etc.) par un collectif d’assistants travaillant avec l’artiste.

On entre dans la galerie en entrevoyant un mur de bois derrière la porte vitrée, on en sort transformé par l’expérience d’avoir perdu bien des repères.
« Entrer dans le hasard, cela fait disparaître les préjugés, les idées préalables d’ordre et d’organisation » John Cage
JD

Galerie Kamel Mennour 47 rue Saint-André des arts, Paris 6