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LES DISCOURS DU VERNISSAGE DE « L’ODYSSEE DE LA GRANDE OURSE »

vendredi 9 décembre 2022

Samedi 19 novembre 2022 au Socle.
On n’imagine pas un vernissage sans discours. Au Socle, tout est différent. D’abord parce que c’est sur l’espace public, donc ouvert à tous. Ensuite parce que cette œuvre sortait de l’ordinaire, avec le poème peint sur le mur et l’ourse dans sa barque. Il y en eut quatre, celui de Michel, l’administrateur qui accueillit l’animal, celui de Francis qui lut le poème en français, celui de Joséphine, la très précieuse traductrice en anglais, Oriol un de nos amis artistes avec son poème en espagnol.
Puis ce furent les questions aux artistes et le pot.

Tank&Popek le jour du vernissage

Que de surprises pour les passants !

Michel accueille la Grande Ourse :

Bienvenue Madame la Grande Ourse
Soyons simples, je vais te tutoyer.
Sais-tu que ton bateau s’est amarré sur le Socle, au milieu de la placette sans nom, sur ce petit territoire public de 25 m2 que la Ville a confié à l’Association 6M3 ?

Il y a des villes comme Berne, Berlin, Bruges, Madrid et même Dinard qui t’ont pris comme symbole. Toi, tu as eu la grande élégance de te glisser, dans le symbole même de la Ville de Paris, un bateau.
Et en plus, tu as mis dans ton bateau tout un univers de ces petits immeubles typiquement urbains. Le Socle blanc qui te porte apprécie beaucoup que la coque soit blanche. Visiblement, il y a de l’affinité entre vous deux.

Sais-tu que tu es la septième installation sur ce Socle ? Cela doit te parler, Ô Grande Ourse qui a sept étoiles. Si c’est par hasard, alors celui-ci et tes deux créateurs ont bien fait les choses.

Nous sommes très impressionnés par ta grande taille, et par ton revêtement dans l’esprit du temps : du fait-main, du low-tech et du réemploi.

Mais dis-moi pourquoi t’es-tu décrochée de la voute céleste ? Parce qu’on n’arrivait plus à te voir depuis une ville trop éclairée ?
Pourquoi es-tu venue visiter une terre qui ne tourne plus rond, comme on le voit à la COP27, en Ukraine ou ailleurs ?
Où vas-tu ? Qu’est-ce ce que cette odyssée ? De quoi es-tu la sentinelle ? Je ne sais pas. Mais si dans la voute céleste tu sers de repère, là sur cette placette tu sembles nous dire que nous devons construire ensemble nos repères.

Tank et Popek, tes créateurs, ne croient pas en une apocalypse, ils veulent nous interpeller sur le sort du vivant dont nous faisons partie. Avec toi, ils sont venus raconter une histoire nouvelle et le texte que nous allons entendre nous fait venir à toi par la poésie.

Alors comme signe d’amitié, je ne t’ai pas apporté des fleurs, mais une carotte et un petit pot de miel. C’est insuffisant pour ta corpulence, mais c’est un signe de remerciement pour ta venue et pour tout le bonheur que tu vas donner à tous les passants durant ces trois mois d’hiver.
On va en avoir besoin.

Merci Ô Grande Ourse.
Merci aux Pirates Picturaux, Tank & Popek

Michel accueille la Grande Ourse


Without waves or murmuring

A long time ago, in the far-distant sky
Seven golden stars quivered in the night :
Dreaming of elsewhere, the Great Bear with the lunar gaze
Crossed the immensity of eternal emptiness.

Since that time, travelling through the sad
and vast world
The silent lookout with large, wide-open eyes,
Contemplates the vain agitation of citadels :
Insipid crowds and wandering restless souls.

Fallen from on high, the adventure must continue.
Is this how stars live ? Who knows ?
The nostalgic sentry with phosphorous eyes
Unfurls his banner without waves or murmuring.

For out of nothingness comes all things. By what mystery ?
By pushing at the shadow of awoken dreams.
That is how forgotten tales are hatched again
Like the story of seven points falling in the night sky.

Poème de Tank&Popek, traduction de Joséphine

Joséphine
Oriol
Embellir Paris avec une Grande Ourse
La foule des vernissages
Une grande amie du Socle