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DAVID GOLDBLATT. CENTRE GEORGES POMPIDOU

lundi 26 mars 2018

Enfin, une grande rétrospective de ce photographe sud-africain, blanc, qui retrace la vie et l’histoire de son pays sous l’apartheid et après. La plupart des clichés en noir et blanc sont d’une très grande rigueur formelle. La force de cette exposition, conçue par l’artiste lui-même, réside dans la scansion des différentes thématiques par des vidéos d’une quinzaine de minutes où David Goldblatt présente quelques photos, leur histoire et leur signification. Il est à l’origine d’une approche documentaire subtile où la beauté silencieuse des personnages ou des sites est, pour le visiteur, incitatrice aux questions sur l’histoire de chaque photo, et sur leur contexte sociétal.

Par sa pratique constante dans l’esprit, il retient l’attention et donne sens à l’acte de photographier, tout se joue dans un splendide équilibre entre art et engagement-témoignage. Lucide, critique, construit sur des faits dont les cartels de l’exposition rendent compte, le regard de David Goldblatt n’est pas dissociable d’une approche relationnelle. L’empathie qu’il a avec les personnes, la recherche qu’il fait sur leur situation, l’attachement à son pays dont il témoigne rendent visibles, en creux, la violence des rapports sociaux, la raideur et la domination d’une société blanche. Ses photos les plus récentes montrent les failles d’une démocratie qui se construit dans les soubresauts.
Jean Deuzèmes

Vidéo de l’expo

A voir du 21 février 2018 au 13 mai 2018

Né en 1930, David Goldblatt parcourt inlassablement l’Afrique du Sud, depuis presque trois quarts de siècle. Lauréat du Hasselblad Award (2006) et du prix Henri Cartier-Bresson (2009), David Goldblatt est aujourd’hui considéré comme l’un des photographes majeurs du 20e siècle, mais pour bien d’autres raisons qu’une simple fidélité à son sujet. L’artiste limite chaque travail personnel à un lieu particulier, dont il a une très bonne connaissance. Cette parfaite maîtrise du terrain lui permet de trouver la forme la plus juste pour exprimer toute sa complexité. Son approche documentaire le relie à des maîtres tels Dorothea Lange, Walker Evans, August Sander ou encore Eugène Atget.